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La Course & la Plume
9 janvier 2011

Prom'Classic : Record à tribord !

capture005Me voilà à chercher l’inspiration pour ce premier reportage de l’année 2011, oh la la, il va falloir qu’il soit bon, sinon misère, déjà qu’on n’a pas beaucoup de lecteurs…

Et puis je me dis « tiens, je vais faire un thème sur la marine ».

Ben oui c’est sympa la marine, y’en aura pour tous les goûts, déjà le beau-père de Gaël s’était engagé dans sa jeunesse, donc voilà au moins un lecteur ; ensuite y’aura bien un gars de Toulon ou de Brest qui va tomber ici par hasard, il va faire passer le mot à tout son régiment, et puis même dans le milieu gay de la capitale, je suis sûr qu’on va faire un carton, ça va leur évoquer les petites tenues moulantes à la Jean-Paul Gaultier avec le béret à pompon et tout et tout.

Ah, ça c’est fait, me voilà nettement plus à l’aise maintenant que j’ai trouvé mon thème.

Il faut donc que je vous raconte comment s’est passée la Prom Classic 2011.

En quelque sorte une gigantesque croisière de 6000 personnes qui part des jardins Albert 1er, pour aller à l’aéroport, et revenir aux jardins Albert 1er.

DEPART A L’AUBE

Avec Gaël nous choisissons de partir bien en avance afin d’être très tôt sur la zone de départ. A notre arrivée, surprise, l’endroit est désert, on a vue sur le phare du port, tout est tranquille, on entend le bruit des mouettes… Nooon, je déconne, y’a une sono de malade qui envoie un son énorme avec notre ami Gilles Rondoni aux manettes. Celui-là, il vous motiverait un dépressif au bord du suicide !!!

On ne regrette pas notre choix parce qu’on peut déposer notre sac au vestiaire avant que se forment d’interminables files d’attente… les joies de la course de masse… mais on ne va pas se plaindre, c’est pas le genre de la maison, et en plus on avait toujours l’option de ne pas venir.

La bonne contrepartie, c’est qu’on va pouvoir se laisser emporter par le flot de coureurs, surfer sur cette énorme vague pour essayer d’arriver à nos fins chronométriquement parlant.

Alors justement qu’est-ce qu’on vise aujourd’hui, tiens ? Notre ami Gaël qui vaut intrinsèquement largement moins de 45 se contenterait d’égaler sa perf de l’an passé à savoir 47, mais il vous racontera tout ça mieux que moi.

Pour ma part, j’aimerais bien améliorer mon record sur la distance alors disons un 38’30. Mais avec l’âge on devient philosophe, je ne me suis pas mis trop de pression, ce n’est pas comme si ma vie dépendait de ce chrono et ma course ne sera pas ratée ou réussie à 2 secondes près.

Il est temps maintenant de quitter le pont pour rejoindre les sas ! Chacun dans sa cabine, 1ère classe à gauche, 2ème classe à droite, attention au départ, la sirène va retentir…

J’ai retrouvé pas mal d’anciens copains de club, ils discutent tranquillement alors que je suis en mode « Bernardo » (vous savez Bernardo, le sourd-muet qui est toujours avec Zorro) c’est-à-dire que je ne pipe mot.

Ce n’est pas que je sois tendu, mais j’essaie de me concentrer sur le rythme à adopter au départ. J’ai peur de me laisser aspirer car c’est la première fois que je suis dans ce sas « préférentiel ».

Du coup, c’est difficile de trouver le juste équilibre entre se motiver et se freiner pour ne pas partir trop vite.

LA CROISIERE S’AMUSE

Pouèèèèèèèèèèt !

Ce premier kilomètre est dangereux : emporté par la foule qui nous traîne nous entraîne on pourrait se laisser aller à faire n’importe quoi, en plus c’est là que les spectateurs sont les plus nombreux et le profil est légèrement descendant.

Chute sur la gauche, un homme à la mer, eh ben celui-là je n’aimerais pas être à sa place. Il va se faire piétiner par une armée de fous furieux et même pas une demoiselle pour lui passer dessus puisqu’elles sont toutes parties 5mn avant nous.

J’essaie de rester concentré et de ne surtout pas suivre qui que ce soit. Pour l’instant, tout est tout beau tout facile : la croisière s’amuse ! Mais je sais bien qu’au retour avec le vent de face, ça va tanguer sévère, un coup de mer est toujours possible.

Je fais le point : 3’46 au km1 puis 3’48 au km2. C’est donc trop rapide mais c’est une affaire de secondes. 8 exactement, c’est pas non plus le bout du monde… S’il ne nous avait pas quittés trop tôt, Laurent Fignon pourrait nous en parler !

Je poursuis sur cette lancée jusqu’au km4 où hélas notre beau paquebot qui jusqu’ici était si stable se transforme en petit chalutier en proie aux vagues. Et des vagues, il n’en manque pas car toutes les féminines qui étaient sur l’autre chaussée se rabattent désormais avec nous. Comme on approche aussi du demi-tour, on doit en plus se serrer sur la droite des plots pour ne pas prendre en pleine face les hors-bords lancés à plus de 20 km/h.

Je laisse quelques forces dans cette partie de pêche, mais je suis encore dans les temps au km5 : passage en 19’13.

L’OBJECTIF DERIVE

J’essaie de focaliser sur cette donnée positive, mais il ne faut pas se mentir non plus : je suis en train de faiblir. Au niveau de Carras je repasse devant nos conjointes et néanmoins supportrices, j’en profite pour leur lancer ma casquette car j’ai trop chaud.

C’est alors que j’entends de la part d’un autre spectateur : « Il est cuit ». Ah ! Cette remarque me fait un mal fou. Il aurait mieux fait de me passer un cachet de Vogalène parce que si ça continue, je vais dégueuler sur la chaussée, et pas qu’à cause du mal de mer. L’effort est en train de me retourner les tripes.

Arrive le tant redouté km7 qui est statistiquement le plus lent dans mes courses. Je limite la casse en 3’59. Mais ça se confirme, j’ai dérivé du cap des 3’51 et la rive des 38’30 s’éloigne.

Comme l’avait dit Bruel « j’ai vu des hommes qui courent, une terre qui recule »… Et là vous vous dites : mais qu’est-ce qu’il a Nono à citer Patrick Bruel à chaque reportage ??! Ca sera notre petit jeu, on verra bien combien de temps je peux tenir…

Tenir, toujours tenir… incapable d’accélérer, je ne peux que maintenir ce train, 3’55, 3’56 et j’ai compris que je vais échouer dans ma quête de record.

Peut-être que je n’atteindrai jamais ce rivage, ou peut-être que j’en découvrirai un autre, insoupçonné ? Christophe Colomb croyait bien arriver aux Indes lorsqu’il a découvert l’Amérique !

Pour aujourd’hui, je me contenterai donc d’un 38’51 ce qui est quand même mon 2e chrono de tous les temps.

Contrairement à Monaco je me suis interdit de faire un sprint final puisque le record était perdu…

Oooh, pourquoi ce manque de panache Nono ??! Eh bien ce n’est pas que je m’applique le principe de prudence du plan comptable, mais dimanche prochain je remets ça à Antibes sur 5km !

Et comme je sais que cette année les courses me sont comptées, je préfère ne rien compromettre. Qui sait ce que je vaudrai en 2012, avec le passage d’un bébé supplémentaire ? J’aurai passé le cap des 35 balais.

N’y voyez aucune connotation politique, mais j’ai envie de conclure en citant le général de Gaulle, qui devait s’y connaître en matière de course à pied, quand il a dit :

« La vieillesse est un naufrage ».

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Commentaires
M
Un grand bravo pour la plume et pour la performance, bon courage à tous les deux pour les compétitions de 2011, vous aurez deux supporters de plus.....
F
Toujours un plaisir de venir vous soutenir sur le bord des courses (avec le soleil de préférence). Avec un tel équilibre entre vie de famille et passion, la vie est belle...<br /> Merci et à très vite sur la prochaine course !!!
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