10 km du Pays de Grasse contre Coupe du Monde de Rugby

23 octobre 2011

10 km du Pays de Grasse contre Coupe du Monde de Rugby

Le grand événement de ce dimanche 23 octobre n’était pas forcément où on l’imaginait. Loin des côtes zélandaises, c’est du côté du Pays de Grasse qu’il fallait se rendre de bon matin. Certes, beaucoup auront prétexté de rester sous la couette pour regarder la retransmission de la finale de la Coupe du Monde de Rugby France/All Blacks, quelle mauvaise idée ! alors que l’issue de la finale n’engageait aucun suspense, c’était plutôt l’atteinte d’un nouveau record de ma part qu’il fallait espérer. Certains l’auront bien compris, comme (je les cite ils ne sont pas si nombreux) : Flavio, Yannis, Evan, Nono, Isabelle, Christine et Robert.

C’est donc accompagné de mes fervents supporters que je me suis rendu en gracieuse terre grassoise afin d’en découdre enfin avec cette barre fatidique des 45 minutes. Aucun remord de soustraire le Coach Nono à la finale de Rugby, puisqu’il m’avoue dans la voiture ne rien comprendre aux règles de l’ovalie… paradoxalement il faut quand même vous avouer qu’il est inconditionnel de base-ball… un sport d’une simplicité enfantine pour un supporter du coq gaulois… étrange parfois ce Coach !

8h45 : direction la capitale mondiale du parfum. A ce sujet je tiens à préciser que je n’émettrai dans ce compte-rendu aucune métaphore avec la notion de parfum et le stress que je peux évacuer avant une course… comprenne qui pourra. Je suis trop respectueux de mes lecteurs et de la qualité morale et olfactive de ce blog.

Vous l’aurez donc compris, le grand rendez-vous incontournable de ce dimanche, c’est bien la 13^ème édition des 10 km du Pays de Grasse. Superbe belle course organisée par le club « Courir en Pays de Grasse » avec une logistique et un professionnalisme que me font dire que c’est sans doute le 10 km le plus agréable des Alpes Maritimes. Ca c’est dit… qui sait ? j’aurai peut-être un dossard gratos pour l’an prochain.

1800 participants pour cette nouvelle édition avancée à fin octobre (plutôt que fin novembre traditionnellement) et aucun kiwi à l’horizon. A c’est sûr qu’on ne verra pas 30 golgoths en short prêts à en découdre avec des gaulois en bérets basques pour un vulgaire ballon ovale (et pourquoi ovale d’ailleurs ? Chabal qui se serait assis sur un ballon ?)

Pour ma part j’entre dans la mêlée sans me mêler de la classique séance d’échauffement orchestrée par une coach sportive sur-vitaminée. Point de hakka pour moi, je botte en touche et je m’immisce dans le sas des moins de 45 minutes dès son ouverture, histoire de bien me placer pour le départ. Une sono d’enfer, rythmée et égayée par un Gilles Rondoni des grands jours (le Pierre Salviac de service pour ceux qui ne connaissent pas l’organisateur de la course et speaker de talent).

11h18 : coup d’envoi du match…pardon, de la course. Je pars un peu vite comme un demi-de-mêlée. Trop vite me dira plus tard le Coach Nono (mon Lièvremont à moi… sans la moustache) : 4’16 sur le 1^er kilomètre. Certes c’est rapide, mais j’ai l’objectif de battre mon record du 10 km aujourd’hui. Alors je m’accroche sur ce long faux plat montant long de 5 km. Le 2^ème kilo en 4’24 puis les 3^ème et 4^ème très réguliers en 4’34.

J’ai de bonnes jambes, un bon souffle et… un super point de côté qui pointe son nez. Comme disait le regretté Roger Couderc « les mouches sont entrain de changer d’âne ». En effet un bon vieux point de côté qui fait son introduction dans le haut du ventre. Aïe !!! et celui-ci s’amplifie. Sans doute la faute au petit bout de la barre de céréale croqué quelques 20 minutes avant la course (dixit le Coach Nono).

Toujours est-il qu’il me prend en tenaille, m’oppresse comme un pack de néo-zélandais tombant sur un ¾ français… Je ne vais tout de même pas marcher sur un 10 kilomètre ! c’est pas possible aujourd’hui.

Alors je serre les poings et tentent de contrôler ma respiration. Le 6^ème kilomètre sera le plus long du monde : 4’40 en serrant les dents. Au 6,6 km, je vois le ballon (non pas du match d’Auckland) mais celui du régulateur des 45’, me passer devant. Dur, mais je reste sur mes bases sans trop ralentir. Alors j’y crois. Ca passera au mental.

Arrive le 7^ème kilomètre et la douleur s’atténue enfin, je le passe en 4’38 et je me sens regonflé sur le 8^ème (en 4’26). Il est vrai que cette deuxième moitié de course est en faux plat descendant, ce qui favorise un allongement des foulées. Je vois toujours le ballon des 45’ devant moi, ce sera difficile de le repasser. Je n’y crois plus au 9^ème kilomètre (4’30), mais je lance toutes mes forces dans le tout dernier kilomètre dévoré en 4’20.

Alors, essai transformé ?

Plutôt oui : 45’19 affiché à ma montre. Soit 1 minute de mieux qu’en mai dernier à St Laurent. C’est une belle satisfaction doublée d’une légère frustration car j’aurai peut-être pu descendre sous les 45 minutes sans ce maudit point de côté.

Au scratch (c'est-à-dire au coup de pistolet), je suis enregistré en 45’36 soit la 551^ème place sur 1800 participants. Si on regarde mes temps de mes 2 dernières participations à Grasse, ça fait : 2008 : 50’ et 2009 : 48’…. On progresse !

Alors entre moi et l’équipe de France de rugby, qui sera le plus frustré aujourd’hui. J’aurai envie de penser que ce sont ces grands gaillards car moi j’aurai réussi un sacré grand chelem :