Semi Marathon Aix : difficile de ne pas dérailler…

Lorsque je me suis inscrit au Semi-Marathon de Aix en Provence 2013, je ne m’attendais pas à prendre part à une sorte de « Paris/Roubaix » dans sa version « course à pied » avec le vent, les secteurs pavés (ou presque) et la tranchée d’Arenberg… !

Moi qui voulais tout simplement m’aligner sur un Semi pour obtenir un temps de référence sur cette distance, j’en ai été pour mes frais (soit 18 euros), mais je ne le regrette absolument pas. J’ignorais tout simplement que j’allais participer à l’étape du Tour de France « vélo magazine », avec les vélos en moins certes…, mais un col « hors catégorie » sur les contreforts de la Sainte Victoire.

Le 12 mai dernier était donc le grand jour de cette 5^ème édition de la « classique » aixoise. Bien motivé et entraîné (dont une partie en Corse) je me suis aligné plutôt confiant, certain au moins de terminer l’épreuve… Environ 700 autres coureurs sur cette course (sans compter les coureurs du 10 km qui se sont élancés en même temps que nous) et un parrain de luxe à savoir : Stéphane Diagana. Une ambiance façon « village du Tour » sans Gérard Holz bien entendu… mais qui s’en plaindrait ?

Temps frais accompagné d’un fort Mistral au départ de la Rotonde, c’est un peu gelé que je me suis mis dans la foule du départ, avec le grand plaisir de retrouver Alain motivé comme jamais pour sa 1^ère course longue. Au starter, je m’élance en tentant de maîtriser ma course et de ne pas aller trop vite, genre à fond sur les freins. Je m’étais fixé 5 mn au kilomètre soit 12 km/h comme vitesse moyenne. C’est donc sur ce rythme voire même un peu plus rapide, que j’ai démarré mon prologue jusqu’au 7^ème kilomètre environ.

Un prologue ou plutôt un tour de chauffe dans les quartiers résidentiels d’Aix vers la fondation Vasarely (non ce n’est pas un ancien coureur du Tour) et rien que sur ce début de course, on sent que la ville d’Aix ce n’est pas vraiment le plat pays de Jacques Brel… Néanmoins les sensations sont bonnes, je m’extrais rapidement du peloton et je dépasse pas mal de monde.

C’est au bout du Cours Mirabeau en bifurquant à droite que les choses se compliquent. C’est à ce moment-là que je prends conscience de participer à une « classique ardennaise ». Arrive ce 7^ème kilomètre qui marque le début d’une longue côte, longue, très très très longue…. A la base pas de surprise, puisque c’est ce qu’indiquait le site internet de la course. Plutôt le début de l’Alpe d’Huez auraient dû prévenir les organisateurs. Hormis des sorties longues en montée régulière sur les routes de Corse, je ne m’étais pas vraiment préparé à faire de la grimpette !

D’abord on reste en ville, ça monte, ça monte, comme les petites bêtes… et d’un coup on arrive dans la charmante bourgade de St Marc-Jaumegarde pour s’engouffrer sur des petites routes puis dans des sentiers sinueux, ralenti parfois encore plus par les bourrasques de Mistral, qui ne se font pas oublier... La foulée devient moins longue, le souffle plus court, … de nombreux participants se mettent à marcher, quand ils n’abandonnent pas… ou pas encore ! ça déraille de partout. Je serre les dents et je me refuse à marcher, le rythme est plus lent encore, je suis limite hors circuit… Mais je résiste (enfin je prouve que j’existe). Au 11^ème kilomètre, je suis à 7’24’’, bien loin des 5 minutes prévues au kilomètre ! En se hissant en haut d’un sentier, on passe au pied de la Tour Keyrié… j’apprendrai après la course que cette belle campagne aixoise (dessinée par Cézanne… ça c’est pour la note culturelle façon « Polo la science ») n’est autre que le massif de la Sainte Victoire….

Dénivelé total 260 mètres

Avant la très attendue descente à fond de cale, nous parcourons environ 1500 mètres sur un plateau à 430 mètres d’altitude. Il s’agit d’un aller/retour sur un sentier plat mais jonché de cailloux où les coureurs se croisent. Je m’aperçois en regardant les visages de ces forçats de la route, qu’il y a plus à la peine que moi. On se rassure comme on peut.

Certes la redescente est plus facile, mais finalement elle est techniquement compliquée. Je suis en permanence à maîtriser mes appuis, bien en arrière. Le 15^ème kilo, je le dévale en 4’39’’ par exemple. Mais au 16^ème arrive une grosse inquiétude. Je commence à ressentir un début de fortes crampes aux 2 mollets. Je tente de changer de braquet, mais difficile de faire moins vite ou de mettre la pédale douce. Je crains d’être emporté par la douleur… Je doute de ne pas aller jusqu’au bout de ce Semi, pire, d’être rattrapé par la voiture balai.  Au 17^ème kilomètre, on retrouve une sérieuse côte bien « casse-patte », j’en arrive presque à m’en satisfaire même si je dois très nettement ralentir.

Je gère les derniers kilomètres et tente de boire un peu plus aux ravitos, mais je sens que toute tentative d’accélérations me sera fatale. Les 2 derniers kilomètres sont plus plats et je déroule mes dernières foulées sur le tapis rouge installé sur le Parc Jourdan.

Ici, pas de Daniel Mangeas pour saluer mon arrivée triomphale, mais ma montre qui s’arrête sur un temps correct de 1h52’, certes loin des 1h45’ prévu, mais au vu de la difficulté du parcours, il était impossible (pour moi en tous les cas) de réaliser un temps de référence. J’en veux pour preuve le temps du vainqueur de ce Semi en 1h18, alors qu’il tourne plutôt autour de 1h10 sur l’épreuve.

Au classement final, je m’en sors avec une 250^ème place sur 677 rescapés. Je suis bon pour me trouver un nouveau semi un peu plus « abordable » pour me mesurer à moi-même sur cette distance. Au fait, le vrai « Tour de France » passera à Aix le 4 juillet prochain…

GLR