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La Course & la Plume
20 novembre 2010

Marathon Nice-Cannes 2010 : au train de Sénateur

MAM2010_aff_gdLe point commun entre un train et un marathonien ? c’est que l’on sait quand on part, mais on ne peut jamais être certain de l’heure d’arrivée…

Ce dimanche 14 novembre 2010 a été pour moi une grande première, ma toute première fois à moi ! je veux dire mon 1er Marathon et pas le plus moche… Nice / Cannes.

Programmé depuis 1 an, réservé mon billet depuis 9 mois, préparé depuis 3 mois, je suis entré dans la gare de triage Place Albert 1er aussi rassuré que mon premier « grand huit » à la fête foraine. Un seul objectif : terminus Cannes La Croisette et la palme de la fierté d’avoir réussi un bel exploit personnel.

Une foule de 10 000 coureurs au départ, je me range timidement dans la zone des « 4 heures ». Alors qu’une légère bruine rafraîchit l’atmosphère, je m’aperçois très vite qu’avec un tee-shirt, une veste et un vieux tee-shirt prêt à être abandonné sur la ligne de départ, je serai bien trop couvert. C’est vrai nous sommes à Nice !

7h30 dans les starts, une ambiance de hall de gare techno/people, je suis sur-motivé. L’organisateur ASO a fait les choses bien, du beau monde sur le podium : Patrick Montel, Dominique Chauvelier, Benoît Z… des invités de première classe !

Et tout à coup, le speaker qui annonce la mauvaise nouvelle : « départ décalé de 15 minutes à cause d’un problème avec la SNCF…. si, si, c’est possible ! et le jour du Marathon s’il vous plaît ! J’en suis ravi, 15 longues minutes supplémentaires à patienter le long du quai… euh je veux dire derrière la ligne de départ.

8h15 : le grand départ, le TGV s’élance. Pour moi un saut dans l’inconnu. Un parcours connu et reconnu, des gares maintes et maintes fois traversées par tous les temps : la Promenade des Anglais, Carras, St Laurent du Var, Cagnes sur Mer, Villeneuve Loubet, Antibes, Golfe Juan, Cannes… la méditerranée à gauche, la voie ferrée à droite.

Moi aussi comme ces plus de 10 000 « voyageurs », je veux aller à Cannes, en rampant s’il le faut. Les kilomètres s’enchaînent déjà, à tombeau ouvert, j’oserai dire… et je ne me sens pas si mal que ça. Gavé de glucose depuis 1 semaine, je me fais un devoir de m’arrêter à chaque ravitaillement. Mon dopant ? de l’eau et du sucre, pas de « rail » merci (désolé pour le jeu de moi Monsieur Delarue mais ça colle bien avec la métaphore).

Du monde à regarder passer les trains le long de la route, surtout vers Cagnes sur Mer, si je n’avais pas cette maudite gêne sur le pied gauche tout irait comme sur des roulettes. Le tracé nous fait ensuite passer par Villeneuve Loubet et Marina Baie des Anges, toujours autant d’ambiance. Que nous soyons locomotive, train à vapeur, express régional ou TGV kenyan tout le monde est acclamé. Merci à tous pour vos encouragements, ça fait du bien.

Débute la grande ligne droite avant Antibes, à droite Marineland et les orques qui nous applaudissent (ok là je déraille un peu…), la solitude vers la Siesta. On arrive enfin au semi, je suis dans mes temps pour du 4 heures ! il faut simplement se dire que le plus dur est devant. Gare à la défaillance !

Et c’est à partir d’Antibes que les difficultés apparaissent, le « tunnel sous la manche »… avec d’abord un casse-pattes pour monter le long des remparts du vieil Antibes et la fatigue qui commence à se faire sentir. J’ai beau dire à mon cheminot interne d’accélérer sa cadence pour rajouter du charbon, mon train-train se ralenti…. Le plus difficile reste toujours devant. Une angoisse : le déraillement, une rupture de caténaire… je dois arriver à bon port !

Arrive le Cap d’Antibes, « tout le monde descend » ou plutôt, c’est ici que je commence à marcher un peu. Voilà ce fameux mur tant redouté, dont on m’avait prévenu. Je lève un peu le pied pour ne pas griller toute mon énergie. Superbe parcours néanmoins pour qui veut regarder un peu par la fenêtre, avec notamment ces petites criques côté Juan Les Pins.

Une foule en gare de Juan les Pins et c’est la traversée infernale de Golfe Juan, ma machine souffre, râle, toussote, presque à court d’alimentation. Il faut se ressaisir. Encore une montée vers Vallauris et c’est la route vers Cannes sur une longue ligne droite. Une chose est certaine, je ne ferai pas ce Marathon en 4 heures….Tant pis mais je veux y arriver et même si c’est à un train de Sénateur.

Et puis c’est Cannes, enfin Cannes ! Mais encore 3 longs kilomètres. Je cherche au loin la ligne d’arrivée, il faut tenir avant que les jambes n’accélèrent pour le dernier kilomètre.
Un tapis bleu et la ligne est franchie : 4h26’34 : au moins je suis arrivé à destination : celle du bonheur !

Finalement, n’est ce pas la seule chose que l’on demande à un train : qu’importe le temps qu’il mettra, pourvu qu’il nous porte à notre destination ?

GLR

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Commentaires
T
2 tours seulement sur la no finish line mardi dernier soit 10 jours après la fin du marathon : j'ai compris ma douleur !<br /> Et toi, comment vont les jambes ?<br /> A+:)
M
Merci pour ce blog qui nous fait revivre ces moments si difficiles mais agréalables à la fois !<br /> Un grand merci surtout à ma locomotive (facile !) qui m'aura motivé les grands week-end de pluies à quelques semaines du marathon !<br /> Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais eu trop peur que ma propre locomotive ne rouille sous le déluge (personne sur la promenade à part nous !)<br /> A bientôt !<br /> Marc-Emmanuel
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