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La Course & la Plume
9 mai 2010

L'Escarénoise 9 Mai 2010

UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE

Aujourd’hui j’ai testé pour vous : l’Escarénoise ! C’est la grande mode, les coureurs ne jurent plus que par ça, alors moi aussi j’ai voulu essayer le trail. 59261383_p

Remarquez, je ne prenais pas tellement de risques, parce que côté activités, qu’est-ce qu’il y avait d’autre ce dimanche, y’avait bien la 628ème de Drucker à la télé avec son canapé rouge ringard qu’il en peut plus ; ou alors aller se marier à Bamako (mais oui, rappelez-vous, le dimanche à Bamako, c’est le jour de mariage).

N’étant pas plus intéressé par la première option que la deuxième, je me retrouve sur la place Camous (peut-être qu’ils voulaient l’appeler Place Camus mais le gars qui a fait la plaque était bourré) pour le trail.

Enfin, je devrais dire pour les trails, parce qu’ici, mon bon monsieur, y’a du choix, c’est même du 3 en 1, comme le dentifrice : on a le 6, le 19 ou le 32.

Cela dit ça ne vous rendra pas les dents plus blanches, mais vous en prendrez plein les yeux. Voilà qui pourrait être le slogan de l’épreuve tellement elle se déroule dans un cadre magnifique.

Vous en prendrez plein les jambes aussi, c’est normal, c’est du trail, y’a du dénivelé, surtout si vous choisissez les grands parcours, ceux pour les vrais, ceux pour les cadors, ceux que le capitaine et son équipe ont mis la semaine à baliser et à débroussailler avec amour…

Sans surprise je m’oriente sur le 6, pour mes débuts, eh ben oui quoi, c’est comme pour les filles, il faut y aller tout doux, quand on est encore écolier, on commence par faire des petits bisous, ça choquerait tout le monde si on prenait rendez-vous direct avec Clara Morgane.

Me voilà donc sur le 6, disais-je, celui pour les touristes, le Nikon en bandoulière et le bide qui dépasse du short à fleurs (comment ça j’exagère !?).

J’exagère parce que d’autres que moi ont fait ce choix, et pas des moindres, nous voyons arriver toute une armada du Stade Laurentin Triathlon, et son mythique président en tête ; j’ai nommé Chouchou, mollet rasé de près et pendentif à l’oreille. Il est là parce qu’il a une place sur le podium à défendre, il est médaille de bronze en titre, et il ne compte pas la lâcher de sitôt.

Je serai là pour tenter d’empêcher un triplé de nos rivaux et néanmoins amis tandis que François Vergnolle défendra nos couleurs sur le 19, on jettera aussi un œil sur le parcours de Gilles Frediani qui s’est aligné sur le 32.

D’ailleurs ce sont les masos qui s’en vont les premiers, sûr, eux ils ont jusqu’à 15h30 pour en finir, alors qu’ils s’en aillent, comme ça les choses sérieuses pourront commencer sur notre petit parcours.

On part groupés avec ceux du 19, et au fait, côté météo, qu’est-ce qu’on a ? Du vent, mais très léger, juste ce qu’il faut, juste la petite brise qui caresse le linge aux fenêtres napolitaines ; après la soirée arrosée de la veille, franchement, c’est inespéré.

On part donc sous le soleil ce qui semble donner des ailes à certains, c’est parti comme des balles, les 3 maillots bleus de St-Laurent sont devant, je m’efforce de leur emboîter le pas tout en restant prudent. Je côtoie Chouchou et décide de le sonder tel un joueur de poker :

-« c’est parti vite, hein ? »

L’animal ne semble pas vouloir bluffer, il me dit dans un souffle court :

-« c’est des fous complet »

Dès lors je reprends ma marche en avant, d’ailleurs marcher, c’est le cas de le dire, on a un sentier tellement pentu à gravir que je ne cherche même pas à courir. Comme celui devant moi fait de même, je déculpabilise. C’est vrai, c’est quand même la honte, quand les collègues de bureau vont me demander combien c’était et que je vais dire 6, et en plus si je leur dis que j’ai marché… bon je dirai rien.

Et me voilà à suivre un minot qui n’a même pas de T-shirt technique, même pas un short moulant avec le nom du club dessus, bref, ce que dans le jargon on appelle un « non-licencié » et qui est la bête noire de tout « oui-licencié » c’est-à-dire en l’occurrence moi. Bon sang, c’est l’honneur des requins jaune & bleu qui est en jeu, il faut que je le passe, mais comment faire, c’est tout étroit cette corniche, en réalité ça m’arrange bien, le temps de reprendre mon souffle et puis aussi il me sert de lièvre, il me montre les trajectoires et ça m’économise de l’énergie.

Pas plus tôt le sentier s’élargit, je passe devant et il me dit « bien joué », alors là ça m’en bouche un coin, moi qui en avait fait une affaire d’honneur, il est tout disposé à me laisser passer.

Bon ben y’en a plus qu’un à aller chercher alors, mais il est loin devant, et celui-là, je ne le reverrai jamais, même avec des jumelles, il m’a mis presque 2mn dans la vue.

En tout cas je suis très content de finir à cette 2ème place, je n’avais pas du tout les moyens d’avoir la 1ère.

Ensuite il faut attendre le retour des coureurs du 19, c’est chose faite en 1h53 pour François qui a super bien couru et qui s’est même défoncé. Il aime ça, se mettre dans le rouge, il améliore encore tous ses chronos en V2 et comme tout lui réussit, il y avait du riz à la place des pâtes pour le repas de midi. C’est vous dire s’il était content, au point de renverser son café sur la table tellement qu’il s’agitait.

On voit aussi Gilles Frediani qui boucle en 3h38 et peut-être une 4ème place sur le long, il disait avoir mal aux jambes, tu m’étonnes.

Voilà, enfin je ne pourrais pas conclure sans dire un mot pour remercier le capitaine, Alain qui donne tant pour cette course (et d’autres aussi, d’ailleurs), il a balisé tous les parcours sous la pluie dans la semaine, les rouleaux sous le bras, et il se démenait encore comme un beau diable sur la place tout le dimanche.

Tout ça pour que nous, coureurs, nous puissions profiter avec insouciance et nous fabriquer de beaux souvenirs.

Alors quitte à passer pour un sentimental, j’aimerais le remercier avec cette phrase de Musset qui dit :

« Un souvenir heureux est peut-être, sur Terre, plus vrai que le bonheur ».

BM

Nono

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