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La Course & la Plume
17 janvier 2011

Montée de la Garoupe : Les bronzés font la course

IMG_2404- « T’as vu comme j’ai fait des progrès ? »

- « Ah ouais, ah ouaaaiiiis… encore 10 km et on rentre ! »

- « Qu’est-ce que ça me plaît le sport !! »

Et voilà comment on se retrouve inscrits pour le deuxième dimanche d’affilée, remotivés par la Prom Classic, Gaël et Nono alias Popeye et Jérôme s’attaquent cette fois à la Montée de la Garoupe.

Notre choix se porte sur le petit parcours, on est des puncheurs, et de toute façon on va les piler avec Gaël, on a fait 45.8 à l’entraînement jeudi au stade.

Arrivés assez tôt sur le site, on essaie de retirer nos forfaits, enfin nos dossards, mais c’est une sorte de joyeuse panique, apparemment il y a un problème électrique qui paralyse tout.

Ce n’est pas grave, on part tranquillement en petites foulées commencer notre échauffement tout en profitant du paysage exceptionnel, vue sur la mer et les cimes enneigées, c’est superbe.

Sur le bord de la route, Gigi et Martine, un bambin à la main et enceintes jusqu’aux dents, nous attendent.

Une première boucle accomplie, nous retournons au pied des pistes pour voir si la situation a évolué. Pas vraiment si ce n’est en pire, quelques-uns commencent à s’agacer, rien ne bouge et sur l’estrade le speaker est en train de vivre un grand moment de solitude…

Il essaie tant bien que mal de donner le change mais ses propos deviennent vite maladroits et il se transforme carrément en Jean-Claude Dus, quand il commence à nous expliquer que tout a foiré à cause du poteau électrique, mais pas à cause d’EDF mais d’une société privée enfin on comprend rien.

Allez ! Rien de grave. Ce n’est que de la course, on est venus pour faire notre 5km à bloc et on va le faire !!!

De retard en retard, le départ a quand même été repoussé de presque trois quarts d’heure pendant que nos progénitures s’impatientent. Bruel, scandalisé, se serait emparé du mirco pour chanter « Qui a le droit de faire ça à des enfants, qui croient vraiment ce que disent les grands » ??!

Eh oui, car la distribution des dossards prend un peu de temps… ce n’est plus « Les bronzés font du ski », mais c’est maintenant le sketch d’Elie Kakou en salle de classe : Ababou, … Dadoune, … Giacalone, …

A l’heure de Facebook et compagnie on ne peut pas imprimer une liste, allons bon, je suis mal placé pour critiquer, je n’ai même pas de portable, mais je suis bien content, de toute façon voilà ce qui nous attend avec le progrès. 

Finalement, on va eeeeenfin pouvoir prendre le départ. Pas question de négliger le moindre détail, nous sommes placés bien devant, et j’ai même l’occasion de sourire à toute ma petite famille Aixoise qui était à la bourre et se retrouve juste à temps !

C’est parti, fort évidemment en descente et puis j’éprouve une belle sensation de facilité, la tête du paquet ne s’éloigne pas trop vite, normal vous me direz, la plupart sont partis pour 10 tandis que nous seulement pour 5.

N’empêche que c’est plaisant… et alors que je me laisse endormir par cette aisance trompeuse, je manque de louper l’embranchement de notre boucle.

- « M’enfin Popeye, essaie de te rappeler, fallait prendre à droite ou à gauche » ??!

- « Ben je sais pas moi, on s’était déjà trompés une fois, fallait prendre à droite et on a pris à gauche, ou l’inverse… »

Je l’ai échappée belle, et je me retrouve en duo avec un compagnon du club de Roquebrune au maillot jaune fluo, on gravit ensemble les petites côtes, avant de récupérer dans les descentes. Flexion, piqué du bâton, extension, je m’accroche à son rythme plus que l’inverse.

En quête de repères, je guette des marquages au sol, c’est mes yeux ou quoi, y’a aucun kilomètre marqué par terre ! Voilà qui va faire râler Gaël, il va même pas pouvoir essayer la fonction Lap sur sa nouvelle montre. Toute cette technologie pour rien… j’t’expliquerai, va…

Une course en duo donc, à un moment je me retourne et aperçois un coéquipier du gars à côté. Il me dit « On monte pas au phare ? ». Ha ! Je suis sûr que ce coquin me teste, et à ma voix qui manque d’air, même si on a regagné le plat, je pense qu’il a eu un élément de réponse : il a l’air plus frais.

Ca m’embête d’autant plus qu’à cet instant, j’ai l’impression qu’on est en tête de la course. En fait, il y en a un autre mais loin devant, on ne l’a pas vu bifurquer.

Donc moi aussi un peu à la Jean-Claude Dus, je réfléchis à une stratégie pour conclure alors qu’on se disputera seulement la seconde place.

Je guette le chrono machinalement, ce qui ne sert à rien, on est complètement en aveugle, quelque part dans le massif de la Touffe, enfin de la Garoupe. En revanche tout à l’heure à l’échauffement on a reconnu la dernière portion du parcours avec Gaël, ce qui va bien m’être utile pour décider de mes ultimes manœuvres.

J’ai décidé de ne pas attaquer dans la côte, en plus je suis déjà à bloc, je vais juste jaillir à quelques mètres du sommet et tout envoyer dans la descente. Ca bouillonne pas mal dans la tête depuis un moment, et d’ailleurs c’est marrant parce que pendant quelques instants le corps semble oublier la souffrance pour sortir une idée lucide.

Beaucoup de questions donc, de doutes : « mais lui il est bien ou pas ? », « est-ce qu’il est fort au sprint ? », « peut-être que je devrais juste le décrocher un peu, histoire de le faire douter ? »… partie de poker, encore, et là Gaël je sais que tu attends la petite phrase de Patrick Bruel, mais non ! Il ne dit rien Patrick, il regarde, il est happé par le suspense, et qu’est-ce qu’il voit ?

Il voit Nono mettre le plan à exécution, donc je démarre en haut de la bosse, et j’accélère à fond dans les premiers mètres de la descente. Je l’ai décroché, mais pas beaucoup, il y a quoi, 2 mètres, on sprinte tous les deux, puis il n’y a plus qu’un mètre, je vois son ombre à côté de moi, et il me repasse, pfffff elle était trop loin cette ligne, et puis tout simplement il était plus fort. Bravo et merci.

Très peu de temps après c’est justement l’arrivée de Gaël, tenant à son matériel il délace ses New Balance devant la bénévole médusée pour lui restituer la puce de peur que cette dernière n’abîme ses lacets. « Tu m’aides pas là ? Non pas là non. » Bravo Gaël finisher en 20’32 beau parcours.

Voilà, « sur un malentendu » j’ai fini sur le podium, enfin ça fait très plaisir mais il faut quand même dire que la plupart des meilleurs étaient sur le 10. IMG_2421

On va dire que j’ai été opportuniste, et là Gaël, te voilà satisfait puisque sur ce podium c’est comme si Bruel m’avait chanté « Y’avait une place pour toi, et c’est toi qui l’as prise » …

Nono

PS : J’ai eu beau fouiller tout son répertoire mais pas de trace d’une quelconque reprise de « Joyeux Anniversaire » par notre champion de poker. Alors « j’te le dis quand même », puisque cette journée était avant tout la tienne : Happy Birthday to you !!

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Commentaires
O
super recit , merci ;-) et bravo pour ton podium.<br /> bonne continuation
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