Courir pour une fleur à Juan les Pins : « Un pas-10 kilomètres parsemé d’épines »

« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose… »

Quel beau nom pour une course à pied « Courir pour une Fleur » ! on se sent une âme de poète en s’inscrivant à cette « fleur ». Un Ronsard de la course à pied, qui n’allait pas tarder à se métamorphoser en « ronce hard » du bitume.

C’est sûr qu’au tout début, rien qu’en validant mon inscription sur internet, j’ai ressenti l’essence de cette nature de début d’automne, lorsque le soleil joue les prolongations et chauffe encore les jardins des villas du Cap d’Antibes. Une préparation plutôt correcte et je me voyais déjà effeuiller un à un les kilomètres de cette belle boucle. Evidemment on n’allait pas courir pour des prunes non plus.

Sur le papier (ou plutôt sur l’ordi) tout cela semble bien bucolique. Mais dans les faits, cette course n’a rien d’un chemin de pétales de rose. « Dans ma course, j’ai mis des cactus… » dirait le Dutronc « et je me suis piqué de la courir » rajouterai le Gaël.

Mais reprenons tout du début et voyons voir comment d’un parcours « champ de fleur » à l’origine, j’ai couru sur un « champ de mines ».

Déjà première erreur de ma part : ne pas avoir validé la distance… grave erreur ! j’étais parti la fleur au fusil, pour un 10 km et ce n’est qu’à la fin que je me suis aperçu que la fleur se transformait en « couronne mortuaire ».

Tout ne commence pas trop mal, même si mon bouquet de supporters ne me rejoindra qu’à la fin de la course. Seul parmi 4000 participants (autant sur le « pas-10 » que sur le Semi couru en même temps), je me sens à peu près frais comme un muguet du mois de mai pour m’élancer et passer la ligne de départ 30’’ après les premiers.

Certes beaucoup de monde à doubler durant le 1^er kilomètre, mais d’un certain côté je me dis que ça me contraint à ne pas partir trop vite (Coach Nono quand tu me hantes…4’42’’ c’est correct). Finalement c’est sur le deuxième kilomètre que je porte mon accélération (4’22’’). Je profite quand même de la somptuosité du lieu : les plus belles villas de la Côté d’Azur à gauche et la mer à droite. Quel bouquet !

Arrive le troisième kilo et déjà la fleur se remplit d’épines : une longue montée bd Kennedy au bout du Cap d’Antibes et le flot des coureurs commence déjà à s’égrainer au fil de la difficulté. Je passe le député Lionnel Lucca qui semble déjà en difficulté et je reprends mon allure sur le 4^ème en 4’32’’.

Ensuite une descente rapide vers la Garoupe et c’est déjà un long faux plat montant sur le côté Est du Cap d’Antibes ponctué d’une côte ultra « casse-pattes ». Je me sens comme une fleur en manque d’eau dans mon vase, je me ravitaille un peu, mais je suis à la peine : 5’03 sur le 5^ème kilomètre. Je passe ce qui sera la mi-course (mais je l’ignore à ce moment précis) en 29’53’’.

Je puise dans mes racines intérieures pour me relancer sur le 7^ème kilo (4’49’’). Mais de nouveau une montée de près de 2 kilomètres qui me voit faner comme les rares fleurs que je plante sur mon balcon et que j’oublie systématiquement d’arroser (oui j’habite plein sud). Le 9^èmekilo ressemble à une fleur séchée en phase de décomposition : 5’10’’ mais ce n’est rien avec le bouquet final !

Un dixième kilomètre en faux plat montant et je me dis que je vais refleurir pour les derniers mètres… mais que nenni. Oui je vois bien une arche 10 km en bas d’une pente de 200 mètres, mais en fait il ne s’agit que d’un sas pour orienter les participants du semi du « pas-10 km ». Piqué au vif, les nerfs à fleur de peau, je me dis qu’il ne me reste que quelques mètres pour reverdir…. mais non. Encore 800 longs mètres, je suis littéralement fané de découvrir que cette course est beaucoup plus longue que prévu.

Bilan de cette course à épines : 52’24’’ soit une vitesse moyenne de 12,4 km/h. Je terminerai en me jetant  des … fleurs : une honorable place de 360^ème sur 2031 classés.

Finalement je ne suis pas si loin de la fine fleur des meilleurs.

Epilogue, ce fût avec plaisir que je remis la belle rose blanche offerte par les organisateurs à Christine, venue me faire une fleur en venant m’encourager. Bon anniversaire !

GLR

Comments

[cox]

...Ca resume bien cette course! Cependant le parcours était nettement plus dur que les années précedentes!

On a dû se croiser je suis arrivé en 52'01...312e! On a fait à peu de choses pres la meme course!!!